L’amour est enfant de poème

Sont-ce vraiment les mots qui dessinent mon être ?
M’esquissant, complice, la vie comme une lettre
Destinée à l’amour, vedette des écrits
Qui se joue et rit de moi comme une infamie

Je ne peux m’empêcher de lui prêter ma main
Innocent au toucher, il guide par chemin
Toutes ces paroles espiègles que je sème
Ô c’est ainsi, l’amour est enfant de poème

Il vole à ma plume mes rimes naufragées
Se moque bien des abysses, quand il n’a pas pied
Nulle peur, aucun doute, au crayon du soleil
Il est sans rature, un bateau de merveille !

Léger et sincère, j’aime sa liberté
Mes mots dansent et romancent sa naïveté
Et jusque dans ses cris, mes sages pensées l’aiment
Ô c’est ainsi, l’amour est enfant de poème

L’étoile du matin

Au parfum de l’aurore, au coucher de la nuit
Au matin de la flore, au réveil de la vie
Tu es première à te dessiner dans le jour
Le soleil n’a mot dire à ce si joli tour !

Brillante de mille feux, tu ris aux éclats
Seule dans tout ce bleu, c’est le ciel qui t’envoie
Ma Vénus, je ne suis qu’un berger égaré
Donne-moi grâce, je suivrai ta voie lactée !

Touché en plein cœur de ce firmament astral
Tu es ma beauté céleste en voile nuptial
Etoile ou planète, j’en perds toute mon âme
Je ne sais qui aimer, j’en deviens poly-flamme !

La mélodie du vent

Te jouerais-tu de moi quand souffle ta complainte
Aux abonnés absents d’une pluie sans contrainte ?
Par-delà tes bruits sourds tu déranges mes nuits
Ô tu chantes si fort que je ne trouve abri

Alors tu prends des airs, l’humeur à l’avenant
Toujours présent dans les vils caprices du temps
L’orage connaît le son que tu interprètes
Qui t’aime et te sème, récolte la tempête !

Pour te pardonner tu me rejoins en été
C’est, point n’en doute, ta plus belle mélopée
Je succombe à ton charme et ris à ciel ouvert
Un coup de foudre s’est perdu dans la lumière !

Le Coquelicot

Je l’appelais Marguerite, Lila, Jasmin
Je la cueillais, par-ci, par-là, soir et matin
Rêvant de sa vive couleur, sombre corail
Ô je l’aimais jusque dans ses moindres détails

J’étais jeune et fourbe, je ne savais en rien
Qu’elle était unique, elle et son fougueux parfum
Rayonnant d’amour, au toucher de ses sessiles
Tendre beauté, je ne la savais si fragile

J’ai tout appris sur elle, comment la quérir
Sous ses airs timides, elle savait me rougir
Je l’ai connue solitaire à tout bout de champ
Dissimulée dans l’herbe, virant à tout vent

Elle arrive comme une fleur au mois d’avril
Ramenant sans peine, mon cœur de son exil
Je quitte Morphée et me perds dans ses pétales
N’en déplaise à Monet, si je rejoins sa toile !

Mon coeur est un naufrage

J’en entends ton sourire voguant sur les flots
J’en perçois ton rire aux fins sons des matelots
Un an que le destin m’a séparé de toi
Si loin. J’espère. Un jour, tu me pardonneras

Marin, malgré moi, si les dieux m’en sont témoins
Ont fait de moi un aventurier incertain
Le fin goût du risque a chamboulé tous mes sens
Plus rien, mon amour, n’altère mon existence

Qu’importe l’orage, qu’importe la tempête
Ô je te cherche. Fou. Amoureux. Et Bête.
Par delà les mers, par delà les océans
Mes larmes de pluies croisent tes larmes de sang

Les voiles du navire, déchirent mon cœur
Encrent mon être d’une indicible douleur
Je me noie, je nous vois, je me perds, je t’entends
Je ne pouvais être loin de toi plus longtemps

Le temps des papillons

Sommes-nous revenus au temps des papillons
Où nous vivions tous deux l’instant d’une saison ?
Faire de nos rires ce sentier si complice
Jusqu’à l’aurore. Quel ineffable délice !

J’ose croire à ce jeu. A toi. A moi. A nous.
Cet indicible amour, qui d’espoir nous rend fou
Rejoignons tous deux, l’inaccessible agapè
Jouissons, ensemble, du bonheur d’être aimé

Ephémère comme l’écume du rivage
Ephémère comme la brume des nuages
Je prends le risque de me perdre à tes cotés
Je prends le risque de perdurer cet été

Et si ce hasard nous amène quelque part
Et si dans l’espoir tu t’égares dans le noir
Je t’enlèverai le doute d’un doux baiser
Je ne suis pas là pour te plaire, mais t’aimer

La Musique

Il suffira d'un son, je te reconnaîtrai
Au milieu de la foule, tu sauras m'enchanter
Enivrée aux refrains des passants quotidiens
Ta voix n'a de défi que mon cœur musicien

La justesse accomplie tu ne te mêles aux dires
Mélomane averti n'a qu'à bien se tenir
Poussant ce cri de joie au devant de la scène
Symphonie capricieuse, entendez son Larsen

Mélange d'amour, de notes et de poésie
La musique est un bruit qui pense et réfléchit

L'heure de la complainte, l'heure du requiem
Silence, l'air de rien, elle attend son "je t'aime"
Romance, ritournelle, apprenez ses délices
L'amour a ses secrets, devenez son complice

Sa comptine revient, couplet de baisers
Voyez, elle est belle, vous allez la, do, ré
Harpé par la folie, embrassez ses couleurs
Paradis à la clé de son refrain moteur

Mélange d'amour, de notes et de poésie
La musique est un bruit qui pense et réfléchit

À l'aube de son ode percez son tercet
Mimes de son hymne, murmurez son sonnet
Psaume dérisoire, d'un contretemps perdu
Accroche mon être, comme fruit défendu

C'est alors qu'elle me cueille, un peu au hasard
Elle ne visait personne, est-ce vrai? Va savoir
Mon courage à deux mains sur le piano de bois
Je complète sa mélopée a capella

Mélange d'amour, de notes et de poésie
La musique est un bruit qui pense et réfléchit

Il n'en est pas un jour

Il n’en est pas un jour, où je pense à vous deux
A me dire par quel tour, vous louchez mes yeux
Ô je m’en excuse, si je puis vous troubler
Vous êtes deux, je suis seul, serait-ce un péché ?

Je succombe au charme de votre balancier
En harmonie, fringale, j’en suis rassasié
N’en déplaise à ces mœurs d’aujourd’hui et d’antan
L’homme peut donc faire deux choses en même temps

Je ne puis vous laisser enfermer tout là-haut
Sur ce balcon. Vous brillez, comme c’est si beau !
Sur un sursaut d’amour, je tends à vous quérir
Et donner, folie, tout ce que j’ai à offrir

Ainsi pour tout avouer, ce qui vraiment me trouble
Avant même de boire, je vous voyais double
Si j’en abuse, que m’en pardonnent vos saints
Vous avez prestance, bien le meilleur des vins !

L’ode est rivière

L’ode est rivière, elle coule dans la plaine
Murmurant à l’infini le chant des sirènes
Le glissement des vagues apaise mes oreilles
L’eau s’est réfugiée dans le reflet du soleil

Loin de l’océan, des villes et de ces lumières
Elle rit et sourit de sa source clairière
Suivant son cours au doux silence de son lit
Elle console tous les esprits assombris

Quand je la touche, elle me quitte des doigts
Laissant ce froid baiser, une nouvelle fois
Alors je m’approche, comme un acte incompris
Je n’y perçois que le miroir de ma vie

Le parfum du voyageur

Quel est donc ce parfum qui chavire mon cœur ?
Emplissant mon destin d’un grand souffle rêveur
Par delà les miasmes d’une insipide vie
J’effleure l’aventure, bouffée de folie !

Je cueillerai tes fleurs, arômes enivrants
Oubliant l’amertume qui guide mon temps
Suaves odeurs qui évaporent mes nuits
C’est par ton air que je trouve sens à ma vie

Je ris de toi. Je ris de nous. Je ris parfois
D’amour. Je me rends fou. Fou, ma foi, de tout ça !
Qu’est ce qui m’empêche ? Qu’est ce qui me retient ?
De te sentir, là-haut, là-bas, si loin des miens !

J’en abandonne ces effluves de luxure !
J’en abandonne ces fragrances sans rature !
Je m’en vais exhaler, côtoyer le danger
Qu’importe les risques… au moins… je respirerai !

La romance d’un hiver

Ô mon amour, me pardonneras-tu dimanche
S’il m’arrive encore de te faire la manche ?
C’est que j’aime tant rester dans tes jolis bras
Sans toi, ma douce, dehors, il y fait si froid

Je me perds dans les liages de ta nature
Tout mon amour se tisse au-delà de ces murs
C’est contre toi que j’ai envie de me blottir
Ô grâce à toi j’ai appris à me découvrir

Brillante, tu rayonnes comme le soleil
Quand tant de pluie, nous frappe si fort sans pareil
Imperméable à toute émotion, toi, tu sais
Y sécher ces larmes. Quel est donc ton secret ?

Même si parfois je pense que tu me mens
Tôt ou tard j’apprendrai à vivre avec ton temps
Te faire les poches, c’est notre petit jeu
Ô il m’en faut si peu, pour tomber amoureux

Tes boutons ne se voient presque pas, et d’ailleurs
Je sais que la beauté vient de ton intérieur
Qu’importe ce qu’en penseront les autres hauts
Je t’offrirai le plus beau des porte-manteaux !

À la fin de l’automne

Je me fourvoie dans ta nuit, au soleil couchant
Et découvre dans un répit, tes bois dormant
De subtiles feuilles caressent l’horizon
Rappelant sans oubli, la fin d’une saison

Tout au fond de mon être, un caprice soudain
Le souhait de renaître. Là. Au creux de tes pins
L’écorce à l’envie, la racine à l’aventure
Agréable toucher, courageuses ramures

Demain, froid hivernal, l’heure de l’échéance
Le temps prend la vie et tire sa révérence
Les oiseaux te quittent mais la neige revient
Ta blanche beauté sonne l’aube du matin !